Comment protéger ses plantes en hiver ?

Pour nous, l'hiver est synonyme de chocolat chaud, de bataille de boules de neige et de rediffusions de Maman j'ai raté l'avion. Mais pour nos plantes, c'est beaucoup moins réjouissant. La morne saison, avec ses températures fraîches et ses fortes précipitations, peut leur être fatale. On vous explique comment protéger du froid, du gel et de l'humidité vos plantes préférées.

Toutes les plantes ont une température de rusticité, une température en dessous de laquelle elles ne survivent pas. Chez les espèces tropicales, la température de rusticité tourne autour des 10 °C. Un chiffre largement supérieur aux normales de saison en hiver en Europe. C'est pourquoi, sous nos latitudes, Monstera, Alocasia et Calathea sont cultivés comme des plantes d'intérieur. À l'inverse, certaines rhizomateuses, certaines fleurs vivaces et les arbres résistent mieux au froid. Par exemple, les asters et le Bletilla striata orchidée jacinthe supportent jusqu'à 15 degrés en dessous de zéro.

En théorie, toutes les plantes doivent être protégées. En pratique, la liste dépend de votre lieu de vie. Si vous habitez en Provence, vous pouvez laisser les espèces les moins frileuses se débrouiller seules. Mais en Alsace et dans le Nord, la plupart des variétés ont besoin d'aide pour surmonter le froid et le gel.

La baisse du thermomètre n'est pas le seul danger que les végétaux affrontent entre novembre et mars. Les précipitations et l'humidité peuvent aussi signer leur arrêt de mort. C'est le cas pour les agaves. Elles endurent jusqu'à -20 °C, à condition de conserver les pieds au sec.

Mieux vaut ne pas attendre le dernier moment. Parfois, une nuit de gelée suffit à décimer massifs et rocailles. Pour éviter les drames, nous vous conseillons d'anticiper et de protéger vos plantes avant que le froid n'arrive. De plus, agir en amont limite le choc thermique pour les plantes. Elles peuvent s'habituer plus facilement à leur nouvel environnement.

Chez Monstera, nous sommes un peu le croisement de Nicolas le jardinier et d'Évelyne Dhéliat. Nous connaissons la température de rusticité des différentes espèces et les tendances météo. Nous travaillons donc pour vous prévenir quand il est temps de protéger vos plantes du froid. Cette fonctionnalité sera disponible dès l'année 2023.

Il existe de nombreuses astuces pour protéger les plantes fragiles du gel et du froid en hiver. En fonction de la rusticité, du mode de plantation (en pot ou en pleine terre) et de vos moyens, choisissez celle qui vous convient le mieux.

Au sud de la Loire, les cactus et les succulentes passent une bonne partie de l'année dehors. Quand la température baisse, vous pouvez les rentrer dans votre maison. Réservez-leur un emplacement bien exposé, mais à l'abri du soleil direct. Sur une étagère juste derrière une baie vitrée équipée d'un voilage ou en face d'une fenêtre orientée à l'est, elles profiteront d'un maximum de lumière sans danger. Durant leur séjour en intérieur, arrosez-les, mais avec parcimonie. En général, un arrosage mensuel suffit.

D'autres végétaux peu rustiques, comme les arbustes méditerranéens, ne supportent ni les rigueurs de l'hiver ni le chauffage de nos intérieurs. L'idéal est de les rentrer sous abri non chauffé, mais lumineux. Si vous possédez une véranda ou une serre, installez-y votre Citronnier, vos lauriers-roses et bougainvilliers avant l'arrivée du gel. Regroupez les plantes leur permet en plus de s'entraider et de se tenir chaud. Mais ne les entassez pas trop non plus. Vos protégées ne doivent pas se toucher pour empêcher l'apparition des maladies.

Tout le monde n'a pas de garage avec une fenêtre ou de cabane de jardin où stocker ses plantes en pot quand le mercure chute. Et cette solution ne s'applique pas non plus aux cultures en pleine terre… Dans ces cas-là, des méthodes alternatives aident vos plantations à tenir tout l'hiver.

Commencez par protéger les racines, en paillant le pied avec une matière organique. Une couche d'une dizaine de centimètres de feuilles mortes, de foin, d'herbe coupée ou de paille est un excellent rempart contre le gel et le froid. En se décomposant, elle devient un très bon fertilisant.

Pour vos rosiers, en plus du paillage, pratiquez le buttage. Derrière ce nom un peu barbare se cache un geste simple : ramener un monticule de terre à la base de la plante, jusqu'à la hauteur des premières branches. Les rosiers ne sont pas les seuls à apprécier cette attention. Au potager, buttez les petits pois, les haricots et les pommes de terre.

Le feuillage et le tronc doivent aussi être préservés des frimas. Emmitouflez-les dans une housse ou un voile d'hivernage. Si vous craignez un épisode de grand froid, n'hésitez pas à faire plusieurs épaisseurs et à entourer également le pot. Mais recouvrir légumes et petites vivaces peut vite s'avérer fastidieux. Pour ménager vos efforts, optez pour un tunnel d'hivernage, plus pratique à installer. Vous avez décidé de confectionner votre propre toile d'hivernage ? N'utilisez pas de bâche ou de film plastique. Imperméable à l'air et à l'eau, la matière asphyxierait votre plante. Quelle que soit la protection que vous choisissez, veillez toujours à ce que l'air circule à l'intérieur.

Autre astuce pour réchauffer les plantes en pot : surélever leur bac. Le sol de nos terrasses, en pierre ou en béton, retient le froid et fait chuter la température du substrat. En plaçant un carton, du papier bulle ou des cales sous votre contenant, vous créez une couche d'isolation et gagnez quelques degrés. Enfin, nous vous conseillons de rapprocher les jardinières d'un mur. Préservées du vent et des fortes pluies, les plantes reçoivent en plus la chaleur dégagée par l'habitation.

Les dahlias, les glaïeuls et les jacinthes nécessitent un traitement radical. Les plants doivent être arrachés et les bulbes remisés dans un endroit sec, ventilé et à l'abri du gel. Vous pouvez les entreposer dans votre cave, dans votre garage ou même dans votre buanderie, à condition qu'elle ne dispose pas de fenêtres. En effet, la lumière enclenche le processus de germination.

Premier réflexe pour lutter contre les excès d'humidité : réduire les arrosages. Pendant l'hiver, les besoins des plantes sont moins importants et la pluie, en général, suffit largement.

Mais si le ciel est trop généreux, quelques précautions s'imposent pour protéger vos plantes. Ôtez les coupelles pour que l'eau n'y stagne pas. Elle risque de geler ou de faire pourrir les racines.

La lutte contre les excès d'eau passe par la prévention. Lors de la plantation, travaillez et amendez la terre de votre jardin afin d'améliorer le drainage. Pour les espèces les plus sensibles à l'humidité, sélectionnez un emplacement en haut d'une pente ou à proximité de végétaux qui absorbent le surplus lors des averses.

Maintenant que vos plantes sont à l'abri, vous ne devez pas pour autant les oublier jusqu'au printemps.

Vérifiez régulièrement l'humidité du sol et arrosez lorsque le terreau est sec. Pour éviter que l'eau ne gèle, faites-le le matin et, si possible, un jour de beau temps. Profitez-en pour aérer le voile d'hivernage pendant quelques minutes.

Si vous avez rentré dans votre maison des plantes qui aiment l'humidité comme les papyrus et les bégonias, brumisez régulièrement leur feuillage. L'air sec de nos intérieurs chauffés leur convient assez mal. Il est en revanche inutile de vaporiser les feuilles des cactus et succulentes. (Pour apprendre à brumiser comme un pro, lisez notre article Faut-il brumiser les plantes d’intérieur ?).

Enfin, faites preuve de patience. Ne retirez pas toutes les protections dès les premiers rayons de soleil de mars. Des gelées peuvent encore intervenir. Une fois les dernières vagues de froid passées, enlevez les housses d'hivernage et les bâches, remettez les pots à leur place et ressortez vos plantes au grand air. Là encore, pas de précipitation. Après trois mois en serre ou dans votre salon, elles auront besoin d'un temps d'adaptation à la lumière et aux températures.