Rencontre avec Pierre, passionné de plantes et geek dans l’âme

Quand Pierre a créé sa boutique, Le Temps des Plantes, il souhaitait avant tout partager son savoir et son amour des plantes d'intérieur. Aujourd'hui, ce geek propose lors de ventes éphémères des variétés rares que l'on ne trouve nulle part ailleurs… Sauf au Japon !

J'habite en Lorraine et je suis le créateur et le dirigeant de la boutique Le Temps des Plantes.

Je suis dans les plantes depuis mon enfance. Ça a commencé quand j'étais très jeune, grâce à mon grand-père et à ma mère. À trois ou quatre ans, je plantais des tulipes dans le jardin. Voir les choses fleurir, découvrir de nouvelles espèces… ça a toujours été mon truc.

J'ai aussi un côté geek. Je suis fasciné par le Japon. J'essaye d'y aller chaque année. Aujourd'hui, je marie ces deux passions, la culture nipponne et les plantes, avec le Temps des Plantes.

Les plantes ont toujours fait partie de ma vie et de mon orientation professionnelle. En troisième ou en quatrième, j'ai fait des stages en jardinerie et ça me plaisait. Parallèlement, j'aimais le contact avec la clientèle. J'ai donc choisi de faire des études dans le commerce, tout en continuant mes stages dans le monde des plantes. J'ai travaillé en pépinière, sur les marchés aux fleurs, chez des fleuristes, en animalerie, en serre chaude… Je me suis rendu compte que ce que je préférais, c'était la plante d'intérieur. J'ai ensuite exercé différents métiers, mais ma passion pour le jardinage était toujours en toile de fond. J'ai par exemple fait de l'animation et j'organisais des ateliers autour des plantes pour les enfants.

À l'époque du COVID, on a commencé à voir de grandes ventes de plantes un peu partout. J'ai voulu reprendre le concept, mais en l'adaptant à ma philosophie. Je voulais travailler avec des petits producteurs et vendre des plantes qu'on ne voyait pas ailleurs. Alors j'ai organisé ma première vente, dans une salle que j'avais louée. Il y avait des plantes d'intérieur et des plantes d'extérieur. J'avais opté pour une disposition thématique, pour changer des rolls de plantes entassées dans un entrepôt.

Aujourd'hui, je continue à organiser environ une vente par mois à Malzéville, dans la maison de mes parents. Ils possèdent une grande véranda dans laquelle j'expose les plantes et conseille les clients. Je participe aussi à d'autres évènements, notamment en lien avec la culture geek et japonaise comme des conventions de manga ou la Japan expo.

À titre personnel, j'ai un frangipanier que j'aime beaucoup. En hiver, il ne ressemble pas à grand-chose. Il se rattrape en été, quand il fleurit. Je suis également fan d'Hoyaet je cultive en plus quelques philodendrons.

J'habite dans l'est et il fait plutôt froid. Mais j'ai de la chance. Le jardin de mes parents est exposé plein sud. J'ai réussi à acclimater un grenadier, un Olivier, un abricotier, des pins parasols. Je fais beaucoup de tests pour voir ce qui fonctionne.

Je tente de proposer des plantes qu'on ne voit pas partout ailleurs. Je vends des pothos, des Monstera, des Caladium, des Calathea, des Maranta et des Hoya mais j'essaye de trouver des variétés originales. Par exemple, pour l'Hoya, je vais avoir l'Hoya Sunrise, l'Hoya multiflora ou l'Hoya fungii. Parfois, on commercialise des plantes potagères qui sortent de l'ordinaire, des patates douces, du wasabi…

Je propose aussi des plantes que l'on retrouve au Japon. Le Japon a le même genre de climat que la France. Leurs végétaux peuvent donc s'acclimater chez nous. Je vends notamment de vrais érables japonais, avec des couleurs qui changent comme du rouge, du blanc, du jaune…

J'ai également de vrais cerisiers japonais. Leurs fleurs, les sakura, sont très populaires au Japon. Elles sont différentes de celles de chez nous.

Cette année, j'ai en plus pour la première fois des fruitiers japonais, comme le raisin du Japon et la framboise rose.

Enfin, je suis l'un des seuls à vendre des marimo. Le marimo (Aegagropila linnaei), c'est une petite boule, mi-éponge, mi-algue, que l'on retrouve au Japon. Il y a toute une symbolique là-dessus.

D'abord, se renseigner. Quand les gens viennent à l'une de mes ventes, je prends le temps de les conseiller. Est-ce qu'ils ont de la lumière ? Est-ce qu'ils vivent avec un chat ? Ce sont des choses importantes pour savoir si la plante tiendra chez eux. Posez des questions au vendeur pour savoir comment vous occuper de la plante. S'il ne peut pas vous répondre, fuyez !

Faites aussi attention aux conditions dans lesquelles la plante est conservée. Souvent, les végétaux passent plusieurs jours dans des entrepôts sans lumière puis en rayon, sous un éclairage artificiel. Des fois, ils ne sont même pas arrosés. Ces plantes ne tiendront pas. Si vous voulez acheter une plante carnivore, demandez avec quoi elle a été arrosée dans le magasin. Si l'arrosage a été fait avec de l'eau du robinet, elle ne tiendra pas non plus. L'eau est trop calcaire et votre plante ne survivra pas.

Vous pouvez aussi vous informer sur la provenance des végétaux. Les spécimens qui viennent des Pays-Bas sont intéressants. Là-bas, il y a un hiver, comme en France. La plante s'acclimate donc mieux chez vous si vous vivez dans le Nord, qu'un spécimen venu d'Espagne ou d'Italie, où l'hiver est moins marqué.

J'aimerais pouvoir partager mon savoir et ma passion des plantes, par exemple en animant des ateliers pour les enfants. J'ai aussi récemment travaillé pour des entreprises, pour aménager leurs locaux et les rendre plus verts. C'est une activité que j'aimerai développer.

Enfin, je vais bientôt proposer mes propres produits, en plus des plantes, comme des engrais pour les marimo, des terrariums…

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