Plantes carnivores urnes Nepenthes

Huit conseils pour l’entretien de vos plantes carnivores

Article pour :Débutant et plant killerPlant lover expérimenté
Capables de se développer dans les milieux les plus hostiles, les plantes carnivores ont souvent plus de mal à survivre quand on les cultive. Vous avez déjà tué un népenthès et vous aimeriez ne pas récidiver ? Vous venez d'adopter un Sarracenia et vous voudriez le garder en vie ? Voici huit conseils d'entretien simples à suivre pour que vos plantes carnivores s'épanouissent et se multiplient.

Conseil n°1 : N'utilisez pas d'eau du robinet

L'été, laisser le pot dans une coupelle remplie d'eau - Photo par Ken-ichi Ueda / iNaturalist
L'été, laisser le pot dans une coupelle remplie d'eau - Photo par Ken-ichi Ueda / iNaturalist
Les plantes carnivores adorent l'eau. Elles aiment vivre dans des environnements humides et garder les pieds mouillés. Mais elles supportent uniquement une eau pure. Vous pouvez arroser avec :

  • de l'eau de pluie ; 
  • de l'eau osmosée ; 
  • de l'eau déminéralisée. 
N'arrosez jamais avec de l'eau du robinet. Elle contient du chlore et du calcaire et ça, votre plante ne le supporte pas. Les eaux minérales sont aussi à proscrire. On y trouve des sels minéraux et des nutriments qui ne conviennent pas aux végétaux carnivores. Enfin, il est inutile d'aller chercher l'eau de la rivière qui coule derrière chez vous. Elle renferme sûrement des minéraux qui s'avèrent nuisibles.

Votre plante carnivore ne succombera pas immédiatement si vous l'arrosez avec de l'eau du réseau ou de l'eau en bouteille. Mais, en s'accumulant dans le substrat, les nutriments, le calcaire et les sels minéraux vont progressivement empoisonner votre plante. Elle va dans un premier temps ralentir sa croissance puis dépérir.

Conseil n°2 : Trouvez le bon emplacement pour votre plante

Certaines variétés supportent même la neige - Photo par Aaron Carlson / Flickr
Certaines variétés supportent même la neige - Photo par Aaron Carlson / Flickr
Les sarracénies, les dionées et les népenthès sont souvent vendus au rayon des plantes d'intérieur. Cependant, toutes ne sont pas faites pour vivre au chaud dans nos appartements et nos maisons. Au contraire. Certaines, comme la Dionaea muscipula (Dionaea muscipula) ou la Darlingtonia californica, tolèrent le froid jusqu'à -10 °C. D'autres, comme le Drosera rotundifolia ou le Sarracenia alata résistent à des températures négatives jusqu'à -15 °C.

Les plantes carnivores rustiques et celles des zones tempérées doivent passer l'hiver au frais. Cela correspond à leur cycle de vie. Elles entrent en hibernation, cessent de produire des feuilles et des pièges avant de reprendre leur croissance au printemps. En les conservant à l'intérieur, vous perturbez leur rythme naturel et entravez leur développement.

D'autres plantes carnivores, comme les Népenthès des plaines (Nepenthes truncata, mirabilis ou gracilis), vivent toute l'année dans un climat chaud. Elles ne supportent pas les températures inférieures à 10 °C et ne connaissent pas vraiment de période de repos. Elles gardent leur feuillage en hiver et peuvent continuer à faire de nouvelles feuilles, même quand les jours raccourcissent. Vous pouvez les cultiver en intérieur sans souci.

Avant d'adopter une plante carnivore, renseignez-vous sur ses besoins. S'il s'agit d'une variété tropicale peu rustique, vous pourrez la garder à l'intérieur toute l'année. Sinon, assurez-vous d'avoir un espace extérieur (jardin ou balcon) où l'installer et éventuellement un abri non chauffé (serre, garage, etc.) où lui faire passer l'hiver.

Vous souhaitez faire pousser vos plantes carnivores dans un terrarium ? Veillez à respecter leurs exigences. Seules les variétés tropicales se plairont dans un terrarium fermé et à la température non régulée.

Conseil n°3 : Choisissez le bon pot

Peu importe que vous choisissiez un pot en plastique ou émaillé, le fond doit être percé - Photo par Carnivorasland / Flickr
Peu importe que vous choisissiez un pot en plastique ou émaillé, le fond doit être percé - Photo par Carnivorasland / Flickr
Les pots en plastique sont les plus adaptés pour rempoter vos plantes carnivores. Imperméables, ils n'absorbent pas l'eau et ne rejettent aucune substance dans le terreau. À l'inverse, les pots en terre cuite sont poreux. Ils retiennent les minéraux lors de l'arrosage et les libèrent ensuite dans le substrat. Ces éléments s'accumulent et leur concentration finit par nuire à votre plante. Si vous avez utilisé de la tourbe blonde ou de la sphaigne, ils vont en plus dégrader la qualité de votre support de culture.
Autre argument en faveur des pots en plastique : le terreau sèche moins vite. Une aubaine pour les plantes carnivores qui aiment l'humidité. En privilégiant cette matière à la terre cuite, vous réduisez la fréquence des arrosages.

La plupart des jardiniers optent pour des contenants en plastique. Mais vous pouvez aussi acheter un pot émaillé ou verni. Soyez néanmoins vigilant si vos plantes carnivores passent l'hiver dehors. La tourbe humide peut geler, ce qui augmente le volume du substrat. Avec un pot en plastique, la matière se déforme. Mais, avec un pot en terre cuite émaillé ou verni, la pression subie peut devenir trop importante. Il n'est pas rare que le pot se fissure ou casse.

Nous vous recommandons également un pot de couleur claire plutôt qu'un modèle noir ou sombre. Cela évitera que le mercure grimpe dans le pot, au niveau des racines en été. En effet, le plastique chauffe plus que la terre cuite. Entre le soleil et l'effet d'albédo, la température à l'intérieur d'un bac foncé peut dépasser les 40 °C. Un contenant de clair emmagasine moins de chaleur et préserve la fraîcheur du substrat et des racines.

Conseil n°4 : Donnez-leur de la place

Plusieurs espèces peuvent partager le même pot, à condition qu'elles aient les mêmes besoins - Photo par Carnivorasland / Flickr
Plusieurs espèces peuvent partager le même pot, à condition qu'elles aient les mêmes besoins - Photo par Carnivorasland / Flickr
Il ne faut pas hésiter à voir grand quand on rempote une plante carnivore. Choisissez un pot large et haut. La plupart des variétés ont un système racinaire profond et produisent des rejets à la base. Dans un contenant suffisamment grand, elles auront assez de place pour développer leurs racines et se multiplier. Enfin, dans un grand pot, l'eau s'évapore plus lentement et le substrat reste humide plus longtemps.

Un pot de deux litres, avec un diamètre de seize centimètres et une hauteur de quinze centimètres, conviendra pour rempoter une à deux plantes carnivores. Si vous voulez associer plusieurs spécimens pour obtenir un effet plus fourni, optez pour des pots de quatre litres.

Ce conseil vaut pour toutes plantes carnivores terrestres à l'exception de celles appartenant au genre Pinguicula. Elles possèdent un système racinaire superficiel.

Conseil n°5 : Donnez-leur de la lumière

Plus elle recevra de lumière, plus votre Dionée rougira - Photo par David Hill / Flickr
Plus elle recevra de lumière, plus votre Dionée rougira - Photo par David Hill / Flickr
Les plantes carnivores nécessitent beaucoup de lumière pour se développer. La plupart des espèces ne tolèrent pas la mi-ombre. En extérieur comme en intérieur, elles apprécient une exposition ensoleillée.

Le soleil a une influence sur leur croissance, mais aussi sur leur apparence. La couleur des urnes, des feuilles ou des pièges est plus éclatante quand la plante est bien exposée. Ainsi, les limbes du Drosera binata se pare d'un rouge flamboyant quand il reçoit assez de lumière. Et sans une luminosité suffisante, votre Dionée attrape-mouche 'Red Dragon' ressemblera à un lézard vert… La lumière a également son importance pour induire la floraison. Si votre plante n'a pas sa dose de soleil, il y a peu de chances qu'elle donne naissance à des fleurs.

La quasi-totalité des plantes carnivores réclame un emplacement au soleil. Cependant quelques-unes préfèrent la mi-ombre. Pour vous aider à trouver la place qui convient le mieux à chacune, consultez nos guides de culture et nos conseils d'entretien sur l'application Monstera. Nous vous indiquons à chaque fois l'exposition recommandée pour chaque variété.

Conseil n°6 : Oubliez l'engrais

Ce Nepenthes n'a pas eu besoin d'engrais pour s'épanouir - Photo par Alfindra Primaldhi / Wikipedia
Ce Nepenthes n'a pas eu besoin d'engrais pour s'épanouir - Photo par Alfindra Primaldhi / Wikipedia
Les carnivores ont l'habitude de pousser sur des sols pauvres, dans des tourbières qui ne contiennent aucun nutriment ou presque. Elles ne se nourrissent pas grâce à leurs racines comme la plupart des plantes. Elles puisent les éléments dont elles ont besoin dans les insectes qu'elles capturent.

C'est pourquoi vous ne devez pas fertiliser le substrat. Les engrais ne sont pas adaptés aux exigences des plantes carnivores. Leurs nutriments ne sont pas consommés et ils s'accumulent dans le support de culture. Comme avec l'eau du robinet, ils finissent par tuer la plante.

Conseil n°7 : Ne donnez jamais à manger à votre plante carnivore

Il est sans doute trop tard pour sauver ce pauvre insecte - Photo par Carnivorasland / Flickr
Il est sans doute trop tard pour sauver ce pauvre insecte - Photo par Carnivorasland / Flickr
En extérieur comme en intérieur, les plantes carnivores parviennent à attirer et capturer les insectes grâce à leurs pièges.

Donnez à manger vous-même à votre plante lui fera plus de mal que de bien. Vous risquez de la gaver et de provoquer une indigestion. Et c'est encore pire si vous lui fournissez un insecte déjà mort. Le piège et le processus de digestion s'activent uniquement lorsque la proie bouge. Avec un animal inerte, les sucs digestifs n'entreront pas en action. Le malheureux se décompose lui-même, produisant de nombreux déchets toxiques pour la plante.

Les plantes carnivores arrivent à subvenir à leurs besoins même dans un terrarium fermé. Après quelques jours ou semaines, des insectes apparaissent. Si ce n'est pas le cas, ne nourrissez pas votre plante vous-même. Contentez-vous d'ouvrir le bocal et laisser la nature suivre son cours.

Conseil n°8 : Ne touchez pas votre plante !

Parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire - Photo par Ron Lach / Pexels
Parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire - Photo par Ron Lach / Pexels
La principale cause de mortalité des plantes carnivores, à égalité avec le mauvais arrosage, est sans doute notre curiosité. On a tous déjà eu envie de stimuler le piège d'un Drosera binata pour observer son fonctionnement ou de plonger son doigt dans l'urne d'un Sarracenia, juste pour tester. C'est en réalité une très mauvaise idée.

Les feuilles de certaines espèces, comme chez la Dionaea muscipula, accomplissent un nombre limité de cycles capture/digestion avant de mourir. Elles sont remplacées par d'autres au fur et à mesure de la croissance de la plante. En activant le piège, vous affaiblissez le pied et vous ne lui laissez pas le temps de se renouveler.
Par Servane Nemetz
le 22-10-2024 à 16h39
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