Six plantes vues au cinéma à avoir chez soi

Si la Mandragore d'Harry Potter, l'Arbre Monde d'Avatar, et la Fleur d'Or de Raiponce n'existent pas, d'autres espèces vues au cinéma sont bien réelles ! Cinéphile et plants-addict, vous aimeriez fusionner vos deux passions ? Monstera vous dévoile sa sélection de plantes vues au cinéma et vous explique comment les cultiver.

Dans Léon de Luc Besson, Natalie Portman partage l'affiche avec Jean Reno, Gary Oldman et une Aglaonema commutatum. La plante aux feuilles panachées est d'abord cultivée par Léon, le tueur à gages au cœur tendre, puis elle devient la protégée de Mathilda. Si vous n'avez pas vu le film, arrêtez-vous là. Sinon, sachez que la jeune fille hérite de l'aglaonème après le décès de son ami et la plante dans le jardin de sa nouvelle et très chic école privée.

Ce qui est une idée désastreuse. Le film se déroule à New York une région au climat continental. Les étés sont caniculaires et les hivers glaciaux. L'Aglaonema commutatum est originaire des Philippines et ne supporte pas quand le mercure descend en dessous de 7 °C. La plante se cultive donc en pot et en intérieur. Une fois que vous avez résolu le problème de la température, l'entretien est facile. Cette espèce pardonne les oublis et les excès d'arrosage. Veillez néanmoins à l'arroser quand le substrat est sec sur environ trois centimètres.

Dans Karate Kid : le moment de vérité, Monsieur Miyagi enseigne à Daniel LaRusso, en plus du karaté, l'art de tailler des genévriers prostrés (Juniperus procumbens) façon bonsaï. On retrouve les arbres miniatures dans les volets suivants, en particulier dans Karate Kid 3, où l'apprenti et son mentor ouvrent une boutique pour vendre leurs spécimens.

Espérons que Daniel et monsieur Miyagi vendent autre chose que des Juniperus procumbens dans leur magasin ! En effet, cette variété n'est pas la plus adaptée pour la culture des bonsaïs à long terme. Elle résiste mal aux excès d'eau, aux maladies et au pincement. Si vous voulez vous lancer dans la culture des genévriers miniatures, préférez un genévrier rigide (Juniperus rigida) ou un genévrier de Chine (Juniperus chinensis). Si vous débutez, choisissez plutôt un Ficus retusa, un orme de Chine (Ulmus parvifolia) ou un Érable palmé (Acer palmatum).

La rose (Rosa) de la Belle est la Bête est bien plus qu'un accessoire. La fleur rouge, sous cloche dans la version de Disney, est à la fois le symbole de la malédiction qui frappe la Bête, du temps qui passe et du dénouement heureux.

Le fait que la rose dépérisse à l'intérieur du château n'est peut-être pas dû seulement à la magie. En effet, les rosiers sont des plantes d'extérieur. Ils ont besoin d'un fort ensoleillement et de connaître des variations de température. De plus, en intérieur, la circulation de l'air autour de la plante n'est pas toujours suffisante et peut causer des maladies fongiques comme l'oïdium et la rouille. En extérieur aussi, votre rosier est exposé à certains dangers. Il peut aussi être attaqué par les pucerons et les araignées rouges. Pour vous simplifier la vie, optez pour un cultivar résistant aux maladies et aux parasites ! Il en existe de toutes les couleurs !

Vous vous demandez quel est le rapport entre les toilettes publiques de Tokyo et l'Érable du Japon (Acer japonicum) ? La réponse se trouve dans Perfect Days de Wim Wenders. Le long métrage suit le quotidien de Hirayama, qui entretient les toilettes design de la capitale nipponne. Employé consciencieux et solitaire, il aime le rock des années 70 et les arbres. Il les photographie pendant sa pause le midi. Le week-end, il taille, rempote et arrose les jeunes érables du Japon aux feuilles colorées et découpées qu'il collectionne chez lui.

Faire des boutures d'érable du Japon est une entreprise périlleuse, surtout pour un débutant. Mais cultiver un arbuste chez soi est à la portée de tous les jardiniers ou presque. L'Acer japonicum se plante en extérieur, en pleine terre ou un pot à la mi-ombre. Comme les hortensias ou les camélias, c'est une plante acidophile. Ajoutez de la terre de bruyère à votre terre de jardin ou à votre terreau afin de lui offrir un environnement adapté à ses besoins.

Et si, dans Adaptation de Spike Jonze, la véritable vedette n'était ni Nicolas Cage, ni Meryl Streep, ni même Tilda Swinton, mais une fleur insaisissable : l'orchidée fantôme (Dendrophylax lindenii) ? Étrange et mystérieuse, cette orchidée rare devient l'obsession de tous, notamment dans le livre que le scénariste Charlie Kaufman – incarné par un Nicolas Cage en pleine crise existentielle – tente désespérément d'adapter. Entre réalité et fiction, quête botanique et introspection chaotique, cette fleur sans feuilles cristallise les désirs, les frustrations… et les déroutes du héros.

L'orchidée fantôme vous causera bien du souci dans la vraie vie aussi. Elle ne coûte que quelques dizaines d'euros, mais rares sont les producteurs à en avoir en stock. Une fois que vous aurez mis la main sur la précieuse plante, le plus dur reste à faire. En l'absence de feuillage, cette variété survit seulement grâce à ses racines aériennes. De plus, le Dendrophylax lindenii requiert un fort degré d'humidité et ne supporte pas le calcaire. Cultivez votre spécimen dans un terrarium et arrosez-le uniquement avec de l'eau de pluie.

On vous parlait récemment du Ginkgo biloba mâle dont les racines peuvent endommager les routes. Dans l'Arbre de Julie Bertuccelli, Charlotte Gainsbourg joue une jeune veuve aux prises avec un figuier de la baie de Moreton (Ficus macrophylla) dont les racines menacent les fondations de sa maison. On lui recommande d'abattre l'arbre, mais elle n'arrive pas à s'y résoudre : sa fille est persuadée que ce figuier aux racines aériennes et aux feuilles elliptiques abrite l'âme de son père…

Le Ficus macrophylla est généralement cultivé en extérieur, car il atteint facilement 35 mètres de hauteur. On le croise surtout dans les jardins botaniques et les parcs du Sud de l'Europe, où son ombre est très appréciée. Ailleurs, mieux vaut le cultiver en pot et en intérieur ou dans une serre. La plante requiert alors un arrosage très régulier, une fois que le substrat a séché en surface.